Le miel et la mutuelle

Face à la demi-douzaine de salariés attentifs, Stéphan Bouet se réjouit de la bonne récolte du miel de printemps 2023. Chaque année depuis 2016 maintenant, l’apiculteur vendéen assure l’entretien, la récolte et l’animation des ruches MAIF. Et quand il n’est pas là, c’est Ismaël Paszko, salarié de l’entreprise, qui assure l’intendance.  En été, je me contente d’une ronde le lundi et une autre le vendredi. J’essaye d’être le plus discret possible et de laisser faire la nature.  Sa plus grande préoccupation : les attaques des frelons asiatiques. 
 

La menace du frelon

 Cette année ils sont arrivés avec deux semaines d’avance !  Pourtant, toute l’équipe des jardins s’est mobilisée au printemps pour installer des pièges un peu partout autour de la ruche. Mais en plein été, les bouteilles en plastique pleines de sucre et de bière ne font plus effet :  les frelons ne s’attaquent qu’aux abeilles . Alors Stéphan a rajouté une harpe, juste devant les ruches.  Cela ne fonctionne pas à tous les coups mais cela permet de diminuer la pression sur les abeilles. On installe aussi les ruches contre un mur, pour limiter l’accès. 

Les frelons asiatiques, arrivés il y a une vingtaine d’années chez nous, représentent un fléau majeur pour les abeilles mellifères en France.  Avec les pesticides, le fléau numéro deux , souligne Ismaël. Heureusement, à Niort et en particulier dans l’éco jardin du siège MAIF, on n’utilise aucun intrant chimique. Les 400 000 abeilles œuvrant pour nos six ruches peuvent donc butiner à leur gré parmi les plantes et fleurs aux alentours. 

 Nous avons même développé sur la grande terrasse tout un parterre de fleurs mellifères et peu gourmandes en eau. Pour le bonheur des abeilles, et des nappes phréatiques !  se réjouit Ismaël. Recruté en 2019 comme jardinier, cet ancien employé communal officie désormais au garage du siège.  Mais je continue de m’occuper des abeilles. Et même si j’ai un entretien mécanique à faire, elles sont toujours prioritaires. 

Précieuses abeilles

Le soir et le week-end, les équipes du PC sécurité prennent le relais.  Pour prévenir des vols notamment.  Les abeilles, objets de convoitise ?  La location d’une ruche coûte autour de 1 500 euros. Ce n’est pas rien. Et le miel français se vend 15 à 20 euros du kilo , admet l’apiculteur qui loue des ruchers à plusieurs mutuelles alentours.

À voir le sourire de délectation sur le visage des salariés qui goûtent le miel tout juste récolté, le jeu en vaut la chandelle.  C’est une idée qui plaît à tout le monde ! L’équipe jardin mais aussi l’équipe restaurant, qui récupère la récolte pour agrémenter les recettes servies chaque midi , explique Ismaël.

Même les enfants qui fréquentent le centre de loisirs géré par le Comité social et économique MAIF en profitent. Cette année encore une dizaine d'entre eux a visité un rucher, avant de participer à l'extraction. On ne les emmène pas au contact des abeilles pour la récolte car cela peut être un peu impressionnant et on n'est jamais à l'abri d'une piqûre, malgré toutes nos précautions. Mais on leur amène les bacs avec les alvéoles pour qu'ils les manipulent et en retirent le miel, qu'ils dégustent allègrement au passage , s'amuse notre passionné des abeilles.

Soutenir la biodiversité

Si la présence de ruches ravit les gourmands, elle s’inscrit plus globalement dans une volonté de l’entreprise de soutenir et défendre la biodiversité, à l’échelle nationale, en commençant par l’échelle locale.  En louant des ruches, MAIF soutient mon travail d’apiculteur et agit sur la biodiversité en soutenant la pollinisation. Les abeilles permettent aussi le développement d’autres insectes. Installer des ruches quelque part, c’est créer une nouvelle faune et une nouvelle flore. 

Une biodiversité nouvelle qui participe au bien-être salarié.  Avoir des ruches en entreprise permet aussi d’ouvrir l’esprit des gens. À chaque animation que je fais, je constate l’intérêt et la curiosité des participants , confie l’apiculteur vendéen. 

Outre les abeilles, on peut aussi parfois croiser sur nos pelouses quelques chèvres et moutons assurant l’entretien des parterres en broutant. « On a aussi installé des nichoirs, des hôtels à insectes, et le soir, on organise des ateliers de comptage des batraciens présents dans le bassin avec les salariés », énumère encore Ismaël.

Cet hiver, les ruches seront emmenées par Stéphan dans un rucher privatif hors du campus MAIF, loin de toutes nuisances sonores et d’ondes parasites. « Elles pourront ainsi se ressourcer et revenir en pleine forme pour le printemps. » Foi d’apiculteur !