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10 février 2021

Les finalistes du Prix MAIF pour la sculpture 2021

En résumé

Pour sa treizième édition, le Prix MAIF pour la sculpture a retenu en finale les projets de quatre artistes. Découvrez comment Amandine Guruceaga, Fabien Léaustic, Marion Roche et Edgar Sarin se saisissent des technologies innovantes pour concevoir des projets artistiques inédits.

Leur projet a retenu l'attention du jury parmi plus de 100 dossiers reçus. Amandine Guruceaga, Fabien Léaustic, Marion Roche et Edgar Sarin sont les quatre finalistes du Prix MAIF pour la sculpture 2021.

Le projet Loyalty Program / Programme de Fidélité d'Amandine Guruceaga

Loyalty Program / Programme de Fidélité est une sculpture qui se déploie dans une réalité augmentée. Elle a été pensée comme une expérience multisensorielle impliquant un dispositif sonore binaural à diffusion osseuse couplé à un ensemble de capteurs sonores disposés sur l’œuvre, développés en partenariat avec un chercheur de l’Ircam. Cette œuvre propose une expérience sonore immersive et innovante doublée d’une réflexion sur les usages de nos sociétés de consommation.

projet d'Amandine Guruceaga
Simulation 3D de Loyalty Programm© Amandine Guruceaga

Cette sculpture se présente à nous tel un artefact, fusion de deux mondes. Elle orchestre un dialogue entre artisanat et innovation technologique, entre monde archaïque et ère industrielle. Pensé comme une expérience multisensorielle, le projet repose sur une expérience d’écoute et de dialogue. Exposée au public, l’œuvre diffusera l’enregistrement sonore des étapes de sa propre création, afin de témoigner de l’histoire de la matière et enclencher ainsi une réflexion sensorielle sur nos usages et habitudes.

Qui est Amandine Guruceaga ?

Amandine Guruceaga vit et travaille à Marseille. Née en 1989, elle est diplômée de l’École supérieure d’Art et de Design Marseille Méditerranée et a bénéficié de résidences et d’expositions en France et à l’étranger. Elle a notamment participé à la Résidence LVMH Métiers d’Art, au 64e Salon de Montrouge et aux Révélations Emerige. Elle travaille actuellement en collaboration avec L’Ircam Paris, en partenariat avec la Résidence Vents des Forêts. 

Les œuvres d’Amandine Guruceaga constituent un ensemble protéiforme, passant de la sculpture à l’installation, de l’objet précieux au projet dédié à l’espace public. Son travail explore les limites physiques de la matière – métal, tissu, peau – et se joue des frontières entre l’art et l’artisanat, l’organique et la technique. Ses œuvres questionnent l’histoire socio-économique des matériaux et révèlent la fascination de l’artiste pour la migration des formes et des motifs.

© Allyssa Heuze

Le Prix MAIF pour la sculpture : les technologies au service de la création

Intelligence artificielle, modélisation et impression 3D, robotique... Le Prix MAIF pour la sculpture invite les artistes à explorer les technologies innovantes pour les mettre au service de leur projet artistique. Un écho aux évolutions sociétales et aux recherches des artistes, qui s’emparent de ces technologies désormais incontournables.

Tout sur le Prix MAIF pour la sculpture

Le projet Genèse d'un paysage médusé de Fabien Léaustic

Depuis 2019, l’ADN est devenu la matière sculpturale de Fabien Léaustic. En manipulant cette macromolécule, il a fait émerger une nouvelle pratique du portrait. En résultent des nuages, formes flottantes où l’on retrouve l’évanescence et le mystère de la morphogénèse : les méduses ADN dans le jargon scientifique. L’objectif était alors de développer une pratique du portrait qui fasse paysage, comme une tentative de fusion entre l’humain et le ciel, élément indispensable à notre survie. Le travail de recherche de l’artiste l’amène aujourd’hui à s’interroger sur notre positionnement en tant qu’êtres humains au sein de notre environnement.

© Fabien Leaustic/Adagp - Simulation par Michael Tamimy & Benjamin Vedrenne

Dans le cadre du Prix MAIF pour la sculpture, l’artiste propose de réaliser le portait d’une chimère, à la fois animale, végétale, bactérienne, fongique et, pourquoi pas, virale. Ce portrait sera une sorte de "datavisualisation, comme une nouvelle cartographie du vivant, de cette unicité dans laquelle nous pourrons enfin nous fondre sobrement".

Ce portrait génétique sera scanné afin d’en exploiter les volumes pour la réalisation d’une sculpture de graphite. Ce matériau est au cœur de l’économie industrielle mondiale, notamment dans le secteur de l’énergie. Sa haute concentration en carbone en fait la matière idéale pour une exploration artistique des enjeux sociaux, éthiques et environnementaux, étant à la fois à l’origine de la création de la vie et symbole actuel de notre déclin.

Qui est Fabien Léaustic ? 

Artiste-chercheur au sein du programme doctoral Sciences, Art, Création, Recherche de l’université Paris Sciences et Lettres, l’artiste a la particularité́ de s’être formé à la fois dans une école d’ingénieur et à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. À 35 ans, il a déjà exposé son travail en France et à l’étranger, dans des institutions comme le Palais de Tokyo, le Centquatre-Paris, la Casa de Velazquez à Madrid, le Frac Franche-Comté ou encore le ZKM de Karlsruhe.

Après deux années de résidence à la Cité Internationale des Arts de Paris, Fabien Léaustic poursuit ses recherches au contact de scientifiques qui développent des modèles mathématiques prospectifs afin d’établir des scénarios sur de futurs mondes possibles. Ces scénarios pointent les tensions à venir liées aux enjeux environnementaux, à la transition énergétique et de manière générale aux changements climatiques. De son analyse sensible naissent des œuvres qui interrogent notre relation au monde et au vivant.

© Fabien Leaustic/Adagp Photographie /Lea Girardin
Le projet Internes lauréat 2020 du prix MAIF pour la sculpture

Le duo d’artistes Grégory Chatonsky et...

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Où en est le projet lauréat en 2020 ?

Le Prix MAIF pour la sculpture s’est entièrement renouvelé en 2020 afin de s’adapter aux nouvelles pratiques artistiques et mieux accompagner les artistes. Premier projet lauréat de cette nouvelle formule, la sculpture de Grégory Chatonsky et Goliath Dyèvre, Internes, constitue un véritable défi technique par l’usage inédit de l’impression 3D béton avec usinage, associé à la réalité augmentée.

Ce projet mi-matériel mi-numérique a nécessité une longue période de recherches et développement, il est en cours de production et sera dévoilé ces prochains mois !

Le projet Je viens de te voir en rêve de Marion Roche

L'artiste propose Je viens de te voir en rêve, une sculpture animée de façon autonome, en résine polymère transparente et métal, représentant le processus d’analyse des rêves. Ce projet de sculpture souhaite donner forme à la captation et au traitement des ondes cérébrales humaines par le biais d’électroencéphalogrammes, réalisés durant le sommeil paradoxal, en collaboration avec des neuroscientifiques.

© Marion Roche

La cartographie de l’activité électrique du cerveau ainsi obtenue sera interprétée par l’artiste en formes imprimées en 4D, technologie ajoutant à l’impression 3D le mouvement dans le temps, ici en fonction de la luminosité. Dans le creux de chacune des formes issues des rêves sera gravée au laser une phrase le représentant, qui se révélera ou se dissimulera en fonction des mouvements, des respirations de ces formes.

Cette sculpture sera donc redécouverte sous un nouveau jour à chaque exposition au public.

Son caractère innovant réside dans l’utilisation d'un matériau encore en développement : une résine polymère électroactive, utilisée aujourd’hui dans le domaine médical ainsi que dans le travail de captation et d’interprétation de données cérébrales.

Qui est Marion Roche ?

Née en 1990, Marion Roche est une artiste-chercheuse, elle vit et travaille à Lyon. Directrice artistique du studio LTBL à Lyon, elle est également enseignante et poursuit un doctorat en philosophie - esthétique à l’université́ Jean Moulin Lyon 3, en codirection avec l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon et le laboratoire ACTH (Art contemporain et temps de l’histoire).
Dans ses recherches philosophiques et plastiques, Marion Roche s’intéresse au rapport au corps et aux changements perceptifs et affectifs qu’entraînent les nouvelles technologies. Son travail artistique s’inscrit à la frontière entre sculpture et art numérique, et se penche notamment sur les environnements immersifs.

© Axel Folliet

Le projet Maisoun/oustau d'Edgar Sarin

Edgar Sarin imagine ici deux architectures jumelles, contenant chacune le patrimoine d’un territoire français : la Provence et la Normandie. Construites en argile et en chêne massif, ces deux sculptures seront fabriquées avec les matériaux prélevés dans la localité leur correspondant. Chacune des architectures sera munie d’un ordinateur de bord maîtrisant respectivement les patois provençal ou normand.

Avec Maisoun Oustau, Edgar Sarin explore un patrimoine immatériel, précieux et fragile, celui de la langue et des patois locaux.

dessin du projet Maisoun Oustau
Maisoun Oustau, dessin préparatoire© La Méditerranée

Face à face, par le biais de signaux lumineux, ces deux architectures commenceront à dialoguer. Tout d’abord sans se comprendre puis, via une intelligence artificielle, ces deux architectures trouveront un terrain d’entente grammatical : un langage tiers mis au point par la machine. Structures dissemblantes au départ, le dialogue engagé via l’intelligence artificielle nous fait assister au spectacle de deux pièces qui apprennent à se ressembler pour finir par se confondre.

L’ambition de l’œuvre est de mettre en lumière un processus de compréhension via l’expérience de l’altérité. Avec Maisoun Oustau, l’artiste explore ainsi un patrimoine immatériel, précieux et fragile, celui de la langue et des patois locaux.
Au-delà d’un objet poétique, cette œuvre permettrait de développer un outil d’étude des langues en voie de disparition.

Qui est Edgar Sarin ?

Son travail de sculpteur et peintre a notamment été exposé au Collège des Bernardins (Paris), au Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCCOD Tours), au Centre d’art contemporain Chanot (Clamart), dans le cadre de la Nuit Blanche 2018 (Paris) et chez Konrad Fischer Galerie (Berlin). Edgar Sarin est également fondateur du groupe de recherche La Méditerranée. Né en 1989, Edgar Sarin vit et travaille à Paris.

Son travail témoigne de la recherche formelle d’une harmonie politique et environnementale, dont l’homme serait au centre. Edgar Sarin a été remarqué pour son travail sur la "ruine génératrice" et pour sa remise en question de l’espace d’exposition. Il défend une approche qui favorise l’apprentissage du monde et du matériau – une forme raisonnée du geste créateur – fondée par la proximité de l’artiste avec le monde paysan normand. Edgar Sarin fait ainsi partie de cette nouvelle génération d’artistes qui développent une écologie du geste et réapprennent à travailler le matériau.

© Flavien Prioreau

Le jury du Prix MAIF pour la sculpture

Pour départager les candidats, nous avons mis en place un jury indépendant. Présidé par le président de notre mutuelle Dominique Mahé, il est composé de personnalités reconnues du monde de l'art et du numérique :

  • Nils Aziosmanoff, président cofondateur du centre de création numérique Le Cube ;
  • Manuela de Barros, chercheuse et maîtresse de conférences en philosophie, esthétique et théories des arts au département Arts plastiques de l’université Paris 8 ;
  • Marialya Bestougeff, directrice de l’innovation du Centquatre-Paris ;
  • Gaël Charbau, critique d’art et commissaire d’exposition indépendant ;
  • Anne Langlois, directrice du centre d’art 40mcube à Rennes ;
  • Hervé Pérard, délégué général de Siana, centre de ressources pour les cultures numériques, et trésorier de Tras, Transversale des réseaux arts-sciences.

Le lauréat bénéficiera d’un soutien financier de 40 000 euros, dédiés au développement du projet et à la production d’une sculpture en deux exemplaires, et d’un accompagnement pédagogique et médiatique pour créer son projet inédit, avec l’appui d’experts et d’acteurs économiques.