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États généraux Sport Planète : agir maintenant pour demain
En résumé
500 participants mobilisés pour la première édition des états généraux Sport Planète : 200 personnes au CREPS d’Île-de-France et plus de 300 à distance pour réfléchir ensemble au monde de demain. En attendant le manifeste qui en découlera, retour sur les temps forts de cette rencontre.
« Le sport doit être un moteur d’engagement et entraîner dans son sillage une mobilisation citoyenne. C’est tout l’objet du mouvement Sport Planète fédéré par MAIF. »
C’est par ces mots qu’Yves Pellicier, président de la MAIF, ouvrait officiellement les états généraux Sport Planète, premier évènement consacré à l’avenir du sport dans un contexte de dérèglement climatique. « La mesure et la limitation de l’impact environnemental est la priorité numéro 1 des acteurs interrogés », poursuivait le président, citant les résultats de la consultation organisée en amont de l’évènement. Une consultation menée par MAIF auprès du grand public et de ses sociétaires, licenciés, clubs, fédérations, et sportifs amateurs. Au total, 6500 répondants pratiquants 61 sports différents, ont manifesté leur volonté de mobilisation et de mesurer l’impact de leur activité.
Comment améliorer l’impact du sport sur notre planète ? Comment l’utiliser comme un vecteur de sensibilisation pour générer un impact positif ? Telles ont été les grandes orientations qui ont guidé ces deux jours d’échanges.
Faire pression sur les grandes instances
Premier conférencier au pupitre, François Gemenne, coauteur du GIEC a alerté l’assistance sur la nécessité pour la base de faire pression sur les grandes instances sportives, mais pas seulement. « Les États et grands décideurs ont la fâcheuse tendance de ne pas respecter leurs engagements. Le rôle de la société civile est donc essentiel pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils respectent l’Accord de Paris. »
François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l'Université de Liège et enseignant à l'Institut d’Études Politiques de Paris; auteur principal pour le GIEC« Il faut transformer la lutte contre le changement climatique afin qu’elle soit perçue comme un progrès social et économique et non comme une contrainte. »
Subventionner l'écoresponsabilité
La société civile n’est pas la seule à pouvoir se remonter les manches. Sur scène, Julie Nublat-Faure, adjointe aux sports à la ville de Lyon a présenté aux participants comment, à son échelle, elle est parvenue à mettre en place de nouveaux critères d’attribution de subventions qui soient plus justes socialement et pour la planète. « Le financement du sport ne doit pas se faire à n’importe quel prix. L’égalité femmes-hommes, l’inclusion ont aujourd’hui une place majeure dans nos décisions d’attributions. Tout comme l’environnement. » Passionnée de sports de plein air et pratiquante de ski de fond, l’élue rêvait d’organiser des états généraux du sport dans sa ville. « Je suis très heureuse que MAIF ait concrétisé cela aujourd’hui. Et j’espère que Lyon pourra accueillir les prochains ! »
Julie Nublat-Faure, adjointe à la ville de Lyon en charge du sport, de la jeunesse, de la vie associative et de l’éducation populaire« L’idée n’est pas de punir. Nous avons au contraire mis en place des bonus pour encourager les nouvelles pratiques vertueuses. Si un club décide de mettre en place un buffet en circuit court pour son événement par exemple, alors il sera récompensé par une subvention réhaussée. »
De nouveaux hommes-sandwichs
Et le droit dans tout ça ? Delphine Verheyden, avocate spécialisée en droit du sport, connue notamment pour défendre les intérêts du footballeur Killian M’Bappé, a tenu à nuancer la capacité d’un sportif à faire pression sur son club ou sa fédération. Si la nouvelle génération d’athlètes qu’elle voit défiler dans son cabinet semble moins encline à prêter son image à n’importe quelle marque, les contraintes budgétaires peuvent amener à une certaine forme d’indulgence. De nombreux sportifs - mais également certaines fédérations ou clubs - n'ont pas le luxe de pouvoir choisir leur sponsor.
Delphine Verheyden, avocate spécialisée en droit du sport, représentante depuis 1998 de sportifs, de marques et d’organisateurs d’événements« Il n’y a pas de méchant, pas de gentil. Tous les acteurs du sport doivent se fédérer et s’entendre pour déterminer ensemble comment faire pour respecter au mieux l’image d’un sportif et lui permettre de porter les bons messages. »
Et quand dans l’assistance on lui demande « Quelle image pour le sportif de demain ? », l’avocate de répondre : « Il faut tendre vers l’authenticité des messages qui sont portés. Car cette authenticité peut être contagieuse. J’espère que les sportifs deviendront des leaders de communauté défendant les valeurs qui nous permettront d’avancer dans le bon sens. »
Un défi majeur, évoqué notamment lors des tables rondes et ateliers de travail autour des écoaventuriers et des athlètes de haut niveau.
Tous concernés, tous mobilisés ?
« La canicule de cet été a agi comme un déclic pédagogique pour permettre aux gens de toucher du doigt les conséquences du réchauffement sur la pratique sportive. » Le message de Virgile Caillet, délégué général de l'Union sport et cycle, s’exprimant lors de la table ronde autour du financement du sport, est sans équivoque : « Il va falloir qu’on soit courageux, car peut-être qu’il faudra revoir le format des compétitions, les lieux de pratique, les horaires de pratique… le dérèglement climatique va imposer une réflexion collective assez douloureuse. »
C'est dans cette volonté de réflexion commune que des ateliers de travail autour des différents acteurs du sport ont été organisés en marge des tables rondes. Formateurs, partenaires économiques, écoaventuriers, sportifs de haut niveau, médias et organisateurs ont dû rendre ensuite leur copie et partager les axes d’amélioration à envisager pour l’avenir. L'ensemble des restitutions de ces ateliers sont à retrouver en replay en bas de cet article.
Philippe Tauvel-Mocquet, directeur de l’engagement et des actions sociétales MAIF« Il ne s’agit pas simplement de fournir la boîte à outils, mais aussi de former à l’usage de ces outils. MAIF a pour volonté de fédérer les acteurs entre eux, de les soutenir et d’orienter ses investissements dans le sport au service de la planète. »
Vers un manifeste Sport Planète
Fort de ces échanges et travaux, un manifeste Sport Planète devrait voir le jour début 2023. Une feuille de route à mettre entre toutes les mains pour guider chacun des acteurs du sport, professionnels ou amateurs, sur la voie d'une pratique sportive plus respectueuse de notre terrain de jeu à toutes et à tous.
Didier Lehénaff, fondateur de SVPlanète et coordinateur des états généraux Sport Planète« Il faut agir maintenant. Ce n’est pas parce que les objectifs sont à horizon 2050 qu’il faut se réveiller dans dix ans. Même si c’est pour ramasser vingt mille mégots quand il s’en jette 8 millions par minute, c’est important d’agir dès aujourd’hui. »
Revivez l'intégralité de ces états généraux Sport Planète en replay sur notre chaîne YouTube.
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