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Fonds MAIF pour le vivant : la sélection des finalistes
C’était une première ! Le 13 mars dernier, 18 sociétaires, militants et salariés MAIF se sont rassemblés pour sélectionner les finalistes de l’appel à projets de notre Fonds MAIF pour le vivant. Une journée d’échanges, de discussions intenses et de coups de cœur, dont nous vous révélons les coulisses et le résultat.
Pascal Paillard, représentant de l’association En savoir plus et élu des sociétaires à Amiens"J’ai adoré étudier ces dossiers ! C’est très réconfortant de voir qu’on n’est pas seul, que des gens agissent partout."
Quinze finalistes à sélectionner
8 h 45, à Paris. Pascal a déjà rejoint le petit auditorium qui abritera la réunion du comité d’instruction. Ancien professeur d’électrotechnique, investi dans le tissu associatif amiénois, il est l’un des 18 sociétaires et salariés que MAIF a réunis pour choisir les finalistes du premier appel à projets du Fonds MAIF pour le vivant. Ils viennent de Lapenche dans le Tarn-et-Garonne, Nîmes, Lyon, Amiens ou encore Niort, tous volontaires pour vivre cette expérience inédite.
Sur leurs écrans, vingt dossiers à instruire et quinze finalistes à choisir. Tous ont besoin de notre soutien financier pour transformer leur territoire, régénérer la biodiversité et agir face au dérèglement climatique. Les événements comme les inondations ou les sécheresses pèsent sur la vie des gens mais nous pouvons agir dessus, à notre échelle, en faisant de la nature notre alliée. C’est pour accompagner de tels projets que nous avons créé le dividende écologique et le Fonds MAIF pour le vivant
, rappelle Hélène Hannoir, administratrice MAIF et présidente du fonds, en préambule de la journée. Pour les sélectionner, parmi une centaine de dossiers, nous nous sommes appuyés sur la filiale de la Caisse des dépôts, CDC Biodiversité, et l’expertise de son Fonds Nature 2050.
Le minutage est serré mais l’enthousiasme est là. Et il ne faiblira pas de la journée ! Les questions fusent, chaque membre a épluché, classé et noté les dossiers en se basant sur trois critères : l’impact général du projet, son caractère novateur ou sa possible reproduction, et son alignement avec nos valeurs de mutuelle à mission. Parfois d’ultimes précisions ébranlent les avis tranchés. Ingénieur en santé environnementale à Belfort, Simon Bellec se régale : Je veux revenir tous les ans, c’est passionnant ! Je retrouve tous mes petits dans ces projets : la réduction des îlots de chaleur, le rétablissement des trames vertes, les continuités écologiques, la restauration des cours d’eau... Les projets qui visent à atténuer les inondations me parlent beaucoup car on est vraiment dans l’adaptation et la résilience.
Découvrir les projets soutenus
Depuis la création de notre dividende écologique en 2013, 14 projets bénéficient d'un soutien financier. Les lauréats 2024 ont été révélés lors de l'assemblée générale MAIF, le 9 mai dernier.
Découvrir les projetsLutter contre les catastrophes naturelles
Ces projets de réhabilitation de cours d’eau et de zones humides qu’affectionne Simon sont les plus nombreux. Certains peuvent vous sembler éloignés des populations, ou redondants, mais ils sont très intéressants pour préserver l’eau et agir contre les inondations
, insiste Marie Boirot, l’une des trois expertes du Fonds Nature 2050. Il faut permettre à l’eau de déborder dans les zones de prairies pour protéger les espaces habités qui se situent en aval
, précise-t-elle. Et il y a fort à faire dans ce domaine : en France, la majorité des cours d’eau ont été canalisés, creusés et artificialisés, depuis les années 50.
Dans la Vienne (86), l’Ain (01), la Gironde (33) la Haute-Garonne (31), la Haute-Saône (70) l’Oise (60) et le Doubs (25), le comité va sélectionner sept projets de cette nature. Celui de la Reverotte, dans le Doubs, a toutes les faveurs d’Audrey Pradel, UX designer à la MAIF. J’aime beaucoup ce projet et l’idée d’anticiper les dégradations, plutôt qu’agir en pompier lorsque le mal est fait.
Ici, le porteur de projet veut en effet restaurer les continuités écologiques et réhumidifier le bassin-versant avant que le cours d’eau ne se dégrade. À Bourg-en-Bresse (01), on salue la démarche de concertation qui entoure la restauration de la Reyssouze et le programme de science participative qui se monte dans son sillage.
Des projets qui touchent à l’humain
Moins nombreux, les projets en ville font l’unanimité. Celui que porte la commune d’Hazebrouck, dans les Hauts-de-France, projette par exemple de renaturer une friche industrielle polluée, aux portes d’un quartier prioritaire. Nous n’avons pas beaucoup de projets en ville alors que leur impact sur les populations peut être très fort et je pense aussi à toutes ces friches qui existent et qui pourraient s’inspirer d’un tel projet
, note Sylvie Chauchoy, militante MAIF et conseillère d’éducation populaire fraîchement retraitée. Un rang devant elle, Henri Perrier acquiesce : Ce sont des projets qui touchent à l’humain. J’espère que les communes s’y mettront massivement pour que nous en soutenions plus au cours des prochaines années.
Cet ancien ingénieur d’études du CNRS est aussi président de l’association Gradignan environnement.
Les chantiers projetés à Saintes et Colomieu sont eux aussi sélectionnés. Celui de Colomieu a même conquis Géraldine Bergon, notre sociétaire géographe du Tarn-et-Garonne :
Géraldine Bergon, enseignante à Lapenche et membre de l’association campagnes vivantes 82."C’est un super projet, les habitants de cette petite commune ont de la chance que leurs élus s’engagent comme ça. J’aimerais qu’on le finance, ce serait une belle façon de montrer que quand les collectivités s’engagent, MAIF les soutient."
Dans l’Orne (61), les atouts d’un ambitieux projet d’aménagement de haies n’échappent pas non plus à notre comité. En recréant une économie agricole autour du maintien et de l’entretien de ces haies, le projet fédère les exploitants locaux. De plus, sa mise en œuvre atténuerait le risque d’inondation et les coulées de boues qui érodent les sols de cette région. 400 kilomètres plus haut, dans le Pas-de-Calais, c’est le projet du Mont de Couple porté par le parc naturel régional des Caps et du Marais d’Opale qui accède à la finale. Il s’agit ici de préserver ses dunes de l’érosion et lutter contre les espèces envahissantes qui augmentent le risque d’incendie sur la commune voisine.
"Une magnifique démarche de résilience"
Parmi tous ces projets, celui que porte la LPO dans la réserve naturelle de Moëze-Oléron, en Charente-Maritime, nous est familier. Il y a près d’un an, nous vous emmenions en effet y découvrir les marais de Brouage et leur plan d’adaptation aux submersions marines. L’intervention humaine, ici, est indispensable pour ne pas perdre des milieux uniques et fragiles, et adapter leur reconnexion durable à la mer
, nous signalent les experts. Mais elle devra être plus rapide que prévu pour préserver la diversité de ses milieux naturels, des refuges d’oiseaux migrateurs aux prairies d’élevage. C’est mon projet préféré. Je connais cet endroit et il est majestueux mais surtout je suis convaincue par cette approche qui vise à accepter et accompagner l’évolution des milieux face à des changements inévitables. C’est une magnifique démarche de résilience
, s’emballe Pauline Levillain, salariée de la direction des investissements et des placements MAIF.
16 heures, le comité instruit son dernier projet. Un plongeon de quelques mètres sous la surface, au chevet de fonds marins méditerranéens. Les 15 finalistes sont choisis, mission accomplie !
Vous aussi soutenez votre favori !
Pour nos quinze finalistes c’est la dernière ligne droite. En vous rendant sur notre plateforme dédiée, Vous découvrirez en détail chacun des projets sélectionnés par le comité d’instruction. Si vous êtes sociétaire, militant ou salarié MAIF, vous avez jusqu’au 4 avril pour désigner, à votre tour, votre projet favori. Tous vos coups de cœur seront comptés et transmis au conseil d’administration du Fonds MAIF pour le vivant lorsqu’il se réunira pour établir la liste définitive des lauréats sélectionnés.
Les projets financés seront révélés le 9 mai prochain, au cours de l’assemblée générale MAIF où siègent et votent les représentants des sociétaires. L’an passé, ce sont ces sociétaires élus qui avaient validé la mise en réserve des fonds du dividende écologique, grâce auxquels nous financerons les lauréats de cet appel à projets, dès cette année.