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24 octobre 2023

Immersion en 3D jusqu’aux origines de la vie

En résumé

Avec Mondes disparus, une nouvelle expédition en réalité virtuelle est proposée aux visiteurs du Muséum national d’Histoire naturelle. Une trentaine de chercheurs ont participé à sa conception pour que cette attraction réponde aux savoirs les plus sérieux. Le professeur Sylvain Charbonnier, paléontologue, nous raconte la genèse de cette nouvelle animation…

Illustration
C’est la société Emissive, spécialiste hexagonal de la réalité virtuelle, qui a signé cette animation "Mondes disparus", une nouvelle excursion virtuelle du Muséum national d’Histoire naturelle.© Excurio / MNHN

En 45 minutes, montre en main, c’est toute l’histoire de la vie sur Terre que nous allons pouvoir découvrir au Muséum national d’Histoire naturelle. Une expédition immersive impressionnante, signée par Emissive, acteur de référence de l’animation 3D depuis 2005. Avec sa branche Excurio, cette entreprise française a notamment développé Éternelle Notre-Dame ou L’horizon de Khéops pour plonger des visiteurs dans la construction de la cathédrale parisienne et les pyramides égyptiennes. À chaque fois, des reconstitutions réalistes et une maîtrise technique de l’immersion 3D garantissent aux visiteurs un grand spectacle historique en totale liberté de mouvement.

Cette fois, le plongeon dans l’histoire sera encore plus profond. 4,5 milliards d’années ! Pour raconter en 45 minutes l’histoire de la vie, il a fallu faire des choix et résumer un peu , plaisante le professeur Sylvain Charbonnier, paléontologue, l’un des quatre commissaires scientifiques des Mondes disparus. Nous avons donc choisi un certain nombre de paléopaysages, huit au total, pour y ancrer des grandes étapes de l’origine et de l’évolution de la vie, en débutant par la formation de la Terre. Si Emissive a conçu la trame narrative, autour de Charlie, une jeune chercheuse, et son robot Darwin, ce sont les chercheurs du Muséum qui ont apporté leur expertise scientifique sur ces paléopaysages : J’étais chargé de coordonner des équipes de paléontologues, paléobotanistes, bioacousticiens pour tous ces tableaux. Au total, une trentaine de chercheurs se sont attelés à définir les animaux et plantes que nous pouvions faire revivre dans chacun des huit paysages.

Comment réserver mon billet ?

L’animation immersive "Les Mondes disparus" est présentée à Paris jusqu'au 16 juin 2024, au Muséum national d’Histoire naturelle. L’accès se fait par la galerie de Géologie et de Minéralogie (36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire). La réservation en ligne est conseillée. Le billet est vendu 29 € (24 € en tarif réduit, 96 € pour une tribu de 4 personnes). 

L’expédition immersive en réalité virtuelle est inaccessible en dessous de 8 ans et plutôt conseillée à partir de 11 ans. Elle est accessible aux personnes à mobilité réduite et aux porteurs de lunettes et/ou d’un appareil auditif. En revanche, le matériel de réalité virtuelle est incompatible avec un porte-bébé sur le ventre ou sur le dos…

Accéder au site du Museum d'Histoire naturelle

Le caractère immersif de cette expédition ravira petits et grands. Toutes les ressources de la réalité virtuelle sont utilisées pour partager un savoir sur les origines de la vie.

© Muséum national d'Histoire naturelle en coproduction Emissive/Excurio

Une plongée dans les origines de la vie

Un casque de réalité virtuelle sur le crâne, chaque visiteur va donc effectuer des bonds spatio-temporels au gré d’un récit aventureux digne des meilleurs films. « L’histoire naturelle ne sera plus racontée, elle sera vécue, résume Bruno David, commissaire d’exposition*. Nul doute que les visiteurs n’en ressortiront que plus empreints des messages de sensibilisation, d’engagement pour la nature que nous souhaitons transmettre. Nous sommes bien au cœur de la devise du Muséum "Émerveiller pour instruire", en proposant d’embarquer le visiteur dans un voyage scientifique, poétique et technologique, tout en développant un objectif pédagogique. » Rien de tel qu’une animation 3D pour comprendre des phénomènes complexes : la formation de la Lune après une collision avec la protoplanète Théia, le rôle des cyanobactéries dans l’oxygénation de l’atmosphère, la formation des gisements de houille à la bien nommée période du Carbonifère… 

« Pour chacun de ces paléopaysages, nous nous sommes appuyés sur des sites paléontologiques réels, avec des gisements de fossiles abondants, qui ont fait l’objet de nombreuses études, poursuit Sylvain Charbonnier. Ainsi, pour notre tableau du Carbonifère, nous serons sur le site de Montceau-les-Mines dont le Muséum conserve une grande collection de fossiles, avec des plantes et des animaux très bien préservés. Il était important de pouvoir disposer de beaucoup d’informations sur chaque site. En effet, pour chaque tableau, il nous fallait choisir des espèces principales, sur lesquelles le discours scientifique et l'histoire pouvaient s'articuler, et des espèces secondaires, qui sont visibles dans l’animation et qui étoffent ces paléopaysages. Pour chaque espèce, nous avons fait des fiches synthétiques pour les équipes d’Emissive. Il s’agissait d’expliquer aux animateurs à quoi ressemblait un organisme, ce qu’il mangeait, comment il bougeait… Les concepteurs 3D, eux aussi, avaient beaucoup de questions à nous poser ! »

* Bruno David était aussi le président du Muséum de 2015 à septembre 2023 (deux mandats de quatre ans). France Culture lui a consacré un passionnant portrait en cinq volets.

Un partenariat MAIF

Cette nouvelle animation du Muséum national d'Histoire naturelle a bénéficié du soutien de la MAIF, dans le cadre de nos actions pour favoriser l'accès de tous à la culture.

Nos engagements

Les raptors, avec ou sans plumes ?

Cet investissement des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle est une garantie que ces "Mondes disparus" colleront au plus près du savoir scientifique actuel. Et ne soyez pas surpris par le plumage des emblématiques Dakotaraptors ! « L’objectif était de coller le plus possible aux dernières découvertes, explique le professeur Charbonnier. Par exemple, cela pourra surprendre ceux qui connaissent les raptors avec une peau de reptile grâce à des films comme Jurassic Park. Depuis, nos connaissances ont avancé et des découvertes ont montré que certains raptors avaient des plumes… » Et si une information ne peut être apportée directement par des fossiles, c’est la logique de l’anatomie comparée, une spécialité du Muséum depuis Georges Cuvier (1769-1832), qui peut orienter les choix : « C’est ainsi que nous avons travaillé, par exemple, pour certains petits primates du gisement de Messel, pour le paléopaysage de l’Éocène (- 45 millions d’années). Même si nous n’avions pas la peau et les poils par les fossiles, nous savions que, grâce au squelette, l’animal appartenait à tel grand groupe qui a quelques représentants aujourd'hui. Et comme ces représentants ont telles caractéristiques, nous avions des arguments scientifiques pour donner des informations aux animateurs. Celui-là, vous pouvez le faire avec un ventre blanc et un dos beige… Et lui, vous allez lui faire des rayures. Nous avons poussé au maximum le principe de l'anatomie comparée. » 

Cette vidéo permet de comprendre le travail de Charlène Letenneur, dessinatrice scientifique. Une artiste au service de la science.

© CR2P - Centre de recherche en paléontologie - Paris

Pour créer les animations 3D, les équipes d’Emissive pouvaient aussi s’appuyer sur les travaux de Charlène Letenneur, illustratrice scientifique du Centre de recherche en paléontologie-Paris. Une artiste au service de la science. « Elle a beaucoup aidé les scientifiques, explique le professeur Charbonnier, en faisant la jonction entre les chercheurs, qui parfois n'ont pas l'œil de l'anatomiste ou de la dessinatrice, et les équipes d’animateurs. Charlène a l’habitude, car au Muséum, c’est le travail que nous lui demandons : reconstituer une bête à partir de ses os. Pour cela, elle va regarder sur le squelette l'insertion des muscles, en déduire qu’un muscle était très fort ou très mince. Elle a cette vision d’anatomiste pour dire : cet animal ne marche pas comme il faut, il faudrait qu’il se déplace autrement, qu’il se déhanche différemment… » Et c’est grâce à l’implication de tous, d’un côté une trentaine de scientifiques du Muséum, de l’autre, une quarantaine d’animateurs et artistes d’Emissive, que ces mondes disparus vont retrouver vie. Pour une exploration aussi divertissante qu’instructive… 

Des bestioles dans l’oreille

C’est un succès ! Déjà plus de 10 millions d’écoutes pour "Bestioles fossiles", le podcast pour enfants proposé par France Inter et le Muséum national d’Histoire naturelle. À l’occasion de l’animation "Les Mondes disparus", ce podcast est enrichi de six nouvelles bestioles. Pour découvrir Meganeura, la tête brulée des Marais, ou l'ichtyosaure, reptile marin déguisé en dauphin…

 

Pour écouter avec des enfants