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15 avril 2019

Changeons de regard sur le handicap grâce aux Rencontres extra ordinaires

En résumé

Comment vit-on en fauteuil roulant ? Comment se déplace-t-on quand on est aveugle ? Le temps d’une journée, des collégiens expérimentent le handicap avec des personnes qui le vivent tous les jours.

« Ce n’est pas de compassion dont [les personnes en situation de handicap] ont besoin, mais de compréhension. » Cette sage réflexion a été formulée par un élève du collège Jean-Zay, à Niort, à la fin d’une journée de Rencontres extra ordinaires. Mises en place par la MAIF, ces événements amènent les collégiens et lycéens à changer de regard sur le handicap. Comment ? En échangeant directement avec les personnes concernées pour mettre fin aux préjugés. « Il s’agit de [leur] ouvrir l’esprit et leur inculquer quelques valeurs qui leur permettront d’être mieux armés », résume David Smetanine, membre de l’équipe de France paralympique de natation.

Plusieurs intervenants, valides ou non, se rendent le temps d’une journée dans un établissement où ils pilotent des animations et débats autour du handicap. « Avant, j’avais plein de compassion pour les personnes handicapées, mais j’avais peur de les aborder, je me sentais mal à l’aise, explique Carmen, élève de 6e. Ces Rencontres ont débloqué plein de choses en moi. Le soir, j’ai raconté à mes parents ce que j’avais vécu et que c’était vraiment extraordinaire… »

L’approche sensible pour une prise de conscience

Tout d’abord, les Rencontres permettent une découverte concrète, sensorielle, des difficultés rencontrées quotidiennement par les personnes en situation de handicap. Par exemple, en proposant un « parcours du combattant », dans lequel les élèves doivent évoluer en fauteuil roulant ou les yeux bandés équipés d’une canne. Marches, passages étroits, sols inclinés : tout est fait pour recréer les conditions de circulation difficiles que rencontrent en ville les personnes dont la mobilité est réduite.

« Ce que j’aime, dans le concept des Rencontres, c’est qu’elles s’adressent au plus grand nombre de collégiens, tout en offrant un cadre permettant un échange individualisé avec ceux qui veulent en savoir plus, apprécie Salim Ejnaini, cavalier de haut niveau et non-voyant. Grâce à ces ateliers sensoriels, il y a moyen de leur montrer beaucoup de choses et d’impulser chez eux une vraie réflexion. »

Voir les capacités et le talent au-delà du handicap

Les animations sensibilisent également les jeunes aux solutions disponibles et à l’étendue des possibles dont jouissent les personnes en situation de handicap. Jennifer Perault, de l’association Starting-Block, nous confie :

« Le message que je veux faire passer, c’est qu’une personne handicapée est une personne comme une autre, et que dans l’ensemble, on peut faire exactement les mêmes choses que les autres. La seule différence, c’est qu’on ne les fait pas comme les autres. »

Pour ces Rencontres, la MAIF a constitué une équipe de choc d’intervenants, capable de dispenser des ateliers d’initiation à la langue des signes française et à l’écriture braille, ou d’animer les débats dans le « café citoyen ». « Au fil des Rencontres, nous sommes devenus une famille professionnelle, constate Carla Jordao, de l’association Starting-Block. Nous avons beaucoup de plaisir à nous y retrouver et à faire des choses ensemble. Et cela rejaillit sur les messages que nous portons et la bonne humeur que nous communiquons aux élèves et aux équipes éducatives qui nous accueillent. »

Et pour amener les élèves à apprécier les capacités et talents des personnes au-delà de leur handicap, nous organisons des temps d’expression artistique, des concerts et des pratiques de sports adaptés, comme le basket-fauteuil. « Moi, j’ai fait du foot dans un fauteuil roulant électrique, du golf sur une jambe et j’ai peint avec un bâton dans la bouche ! », raconte Jacky. Des expériences qui en surprennent plus d’un, à l’instar de Mattéo qui « ne savait pas que, même avec un handicap, on pouvait faire du sport ». Enfin, ces Rencontres extra ordinaires servent également à mettre en lumière les handicaps invisibles au-delà du handicap mental, tels que le diabète ou la dyslexie.

Les Rencontres font une pause !

Les rencontres extra ordinaires évoluent. Les dates et les contenus ne sont pas encore disponibles.

« Dans le Café citoyen, quand on raconte nos histoires, on débute quand même par du lourd, poursuit Salim Ejnaini. On pose d’emblée une chape de plomb : quand David Smetanine raconte son accident de voiture qui l’a rendu tétraplégique incomplet, moi le cancer de la rétine qui fait que j’ai perdu la vue aujourd’hui… Ce sont des trucs très durs que nous partageons avec les collégiens. On ressent clairement qu’ils sont touchés et atteints. Alors, quand on enchaîne ensuite avec des blagues ou la déconnade pour décrire notre quotidien, le message qui suit passe d’autant mieux. Même si on peut raconter dix fois la même histoire dans la journée, ce qui est paradoxal, c’est que je n’ai pas le sentiment de faire des redites, car tout se joue dans l’échange qui suit. On pourrait s’attendre à ce que les élèves soient bloqués, qu’ils n’osent pas prendre la parole, mais non, on a des échanges vraiment passionnants. J’aime être surpris et ils réussissent ce pari haut la main à 200 %. Ce sont eux les stars de ces Rencontres ! »

Autant d’activités qui ont véritablement su trouver leur public et convaincre élèves, intervenants et enseignants. « Ces rencontres participent finalement à former des citoyens plus respectueux, plus responsables. C’est la contribution de la MAIF à la citoyenneté !  », souligne Dominique Mahé, président de la MAIF. Une contribution qui repose toujours sur le même secret de fabrication : « Il y a une ambiance festive dans ces Rencontres, constate Carla Jordao. Mais cette notion de fête est un peu faible pour les décrire, car elles génèrent aussi beaucoup d’émotion. » Et c’est cela qui les rend définitivement extra ordinaires !